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le kleitoris ballet

Clitoris danse

Originellement inspirées par l’adaptation faite par Sartre de Les Troyennes, d’Euripide, nous commençâmes à explorer et à débattre la question féminine et les inégalités de genre – le harcèlement, l’abus, les standards de beauté, l’écart de rémunération, la mutilation génitale... Les Troyennes criaient « l’injustice », « l’invasion », « la violence », « le contrôle », « l’appropriation », « le viol », « l’esclavage » : des femmes, vraisemblablement victimes de leur propre corps, nées dans un monde où le pénis fait loi. Et nous demandâmes « Et si... ? »

L’évocation de plusieurs pièces et mythes grecs – Les Troyennes, Lysistrata, Les Bacchantes, La Boîte de Pandore – et nos sentiments vis-à-vis de la dégradation culturelle contemporaine se sont réunis et nous ont fasciné. Nous avons décidé de créer un spectacle qui englobait nos questions et réflexions, pour cultiver une réponse d’espoir face à tous les « pussy grabbing » Trumps, Weinsteins, Temers, Berlusconis, qui abusent du pouvoir qu’ils possèdent. Nous avons exploré des différentes formes d’expression, cherchant des voies d’inspiration pour la création afin de confronter ces injustices et la dégradation humaine perpétuelle. Et si NOUS réagissions différemment ? Comment ? 

A l’École Philippe Gaulier, avec la Tragédie Grecque, le Vaudeville et la clownerie au nez rouge derrière nous, dans les affres de l’atelier de Bouffon notre « Et Si » a trouvé sa voix. Les Bouffons – les parias de la société – éprouvent une profonde souffrance et douleur dans les gouffres de la misère humaine. Ils trouvent la liberté à travers la comédie, la parodie, et la vérité. Ils rient ! Et leur public aussi. Fortuitement, au beau milieu de cette épiphanie, nous avons découvert le mot en grec ancien qui désigne le Clitoris – « Kleis » : « LA CLÉ » ! Par la comédie, le plaisir, le rire, et la joie, costumées comme les Clitoris, dansant, notre « forme » était déverrouillée. 

A l’instar de Cassandre qui fait preuve d’un brutal pouvoir de ne pas se soumettre, mais de rire et de danser face à l’horreur – le mouvement, l’humour, et le plaisir, sans culpabilité, sans honte ou peur, sont devenus nos « kleis » d’insubordination. Comme des bouffons modernes, nous revendiquons le plaisir durable de sérieusement ne pas être sérieuses. Nous nous joignons à la grande libération de la parole. Un cri du cœur et une moquerie face au grotesque. C’est un moment unique de résistance : Le Kleitoris Ballet est un grognement de plaisir et un ricanement de liberté. 

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